lundi 19 novembre 2012

Soirée ciné : Skyfall


Cela fait donc quelques jours que je suis allé voir le dernier né de la série James Bond, le sobrement nommé « Skyfall » (moi qui étais un grand fan des titres du style « Demain est un autre jour qui ne meurt jamais », je suis quand même un peu déçu). Acclamé par les critiques comme un des plus grands Bond de tous les temps, plébiscité par le public, c'est donc avec une certaine impatience que je suis entré dans la salle. Au final, qu'en a-t-il été ? Et bien....

C'était plutôt bien, mais un peu bizarre quand même. Attention, risque de spoilers à partir de ce point.

Le film commence donc avec le classique « cold opening » cher à la série, dans lequel notre bon vieux 007 pourchasse un dangereux terroriste, ce dernier étant lié à un groupe ayant dérobé la liste des agents infiltrés britanniques (un peu comme dans l'excellent Mission Impossible de Brian De Palma), le tout en compagnie d'une charmante demoiselle. Tandis que la course poursuite se termine sur un train, la demoiselle en question essaiera d’abattre le malandrin, pour au final dégommer Bond, qui fera une magnifique chute d'une dizaine de mètres avant de tomber dans la flotte. Générique. Sans raconter tout le film (quel intérêt, quitte à spoiler, autant spoiler hors de son contexte afin de rendre la chose des plus horribles), disons simplement que la suite de l'intrigue tournera autour d'une menace qui, sous ses airs de destruction des services secrets britanniques, prendra une tournure étrangement personnelle pour sa directrice M, ainsi qu'autour du retour et de la « résurrection » de James Bond. Ce qui est d'ailleurs un des points étranges de ce film.
 
The name's Bond, James Bond, motherfucker!
 


Parce que, depuis « Casino Royale » et l'arrivée de Craig, la série avait été « rebootée », comme on dit dans le jargon. Toute continuité avec les précédents avait disparue, et James Bond était un jeune agent aux talents encore bruts. Sauf qu'ici, James Bond est plus façon Jacques Chirac : vieux, usé, et fatigué. Le film passera un temps certain à nous présenter 007 comme un agent hors du coup ayant perdu la main et devant « ressusciter » afin de devenir un nouveau Bond, plus grand, plus fort, plus blanc que blanc. Et, si le film arrive plus ou moins à justifier cela en utilisant sa période de « mort officielle » (bien que l'on ait un peu l'impression que ça a duré une semaine ou deux, ce qui est peut être un poil court), il est un peu bizarre d'un point de vue chronologique et thématique de passer directement d'un Bond débutant à un Bond au bout du rouleau sans juste milieu ou Bond est.....Bond quoi. Parallèlement à ça, le film prend des gros sous airs de « The Dark Knight » (qui est une référence plutôt assumée du réalisateur, Sam Mendès), avec son sous texte post 11 Septembre à peine dissimulé (bon, ça, à la limite, c'est plutôt logique dans une série d'espionnage) et surtout son méchant, le mystérieux Raoul Silva,, qui semble être un mix entre le Joker de Ledger pour les maniérismes et Alec Trevelyan de Goldeneye pour le passif et les motivations. Et, si j'aime beaucoup « The Dark Knight », je dois avouer que cette tendance à vouloir faire pareil pour tous les blockbusters « intelligents » commence à vaguement me gonfler. Enfin, le personnage est également un bon moyen de délivrer un point de vue relativement nuancé du MI6, de ses méthodes et de son rôle dans le monde moderne. Cela reste superficiel et ne se mouille pas trop (faut bien qu'il y 'ait une suite), mais c'est plus que ce qui étais attendu. J'ajouterais au passage que la révélation de ce qu'était « Skyfall » m'a carrément déçu, surtout que la fameuse scène du trailer avec le psy où ce mot est répété en boucle n'a finalement pas beaucoup de sens.
 
 
Oui, bon ça manque peut être un poil de James Bond Girls... 

Enfin le film se propose réinventer un certain nombre de personnages clés de la saga jusqu'ici absents de ce reboot. Et si la réinvention de Q est plutôt maline (prenant le total contre-pied de l'acteur qui l'aura incarné de « Bons Baisers de Russie » à « Demain ne Meurt Jamais »), et que (SPOILERS à partir d'ici, sérieux je vous aurais prévenu)





Ralph Fiennes en futur M est carrément classe (Judi Dench est malgré tout magistrale et s'offre un ultime tour de piste bien classe) , je suis un poil plus mitigé concernant Monneypenny. J'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt de faire de cette dernière une ex agent de terrain du MI6, à plus forte raison celle qui dégomme James Bond au début du film. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre les action girls, mais là c'est quand même totalement gratuit. On parle de la secrétaire de M, dont le plus grand rôle est en général de glousser « hooooo, Jaaames ». Enfin bon, le fait qu'il ne couche pas avec aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
 

...à part elle, bien sur. 

 
 
 

En résumé, ce James Bond aurait été parfait juste après « Le Monde ne Suffit Pas » ou « Meurt un autre Jour ». Ou à la limite après quatre ou cinq films avec Daniel Craig. Là, en troisième, ça fait quand même un peu bizarre. Enfin bon, en tant que film, qu'entité indépendante, il s'agit d'un très bon divertissement que je recommande avec flegme, mais le sentiment y est.


1 commentaire:

  1. Peut être qu'ils n'ont pas l'intention d'en faire cinquante avec Daniel ? En tout cas, le tout donne envie d'aller voir...

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