mercredi 19 décembre 2012

Superman: Man of Action chapitre 5


Bon, pas grand chose à rajouter, hein. Superman. Robot en fuite. Baston.
 
 
 

Parfois, il faut savoir rester dans le classique (notez que ni les robots, ni Superman, ne sont forcément conformes à la fic. C'est juste une image cool).
 
 
 
 
Chapitre 5 : Plus puissant qu'une locomotive



Lois Lane observa avec terreur le sol se rapprocher de plus en plus dangereusement. Notant dans un bref moment de lucidité à quel point le fait qu'elle ait réussit à retenir sa vessie jusque là tenait du miracle, elle jeta un œil sur le justicier en collant. Loin de manifester une quelconque panique, son visage restait d'un calme imperturbable.

« Évidemment, songea-t-elle, il est invulnérable, lui. Il n'a rien à craindre de la chute. »

Elle, en revanche, risquait de se casser les os au moment de l'impact avec le sol, que Superman lui serve de rempart ou non.

« J'espère que vous avez le cœur bien accroché, dit-il avec un demi-sourire ».

Et c'est à la dernière seconde qu'il commença à tournant sur lui même, atterrissant avec force sur le plancher des vaches, les pieds en premier et la journaliste dans les bras. Toujours blottie contre le justicier, Lois ne put s'empêcher de remarquer les fissures causées par l'impact, et se demanda comment il pouvait encaisser un tel choc sans aucune réaction.

« Je crois que vous pouvez me lâcher, maintenant. »

Sortant brusquement de ses pensées, la jeune reporter lâcha brusquement le cou de Superman, avant de s'éloigner d'un pas et d'observer son sauveur. Son visage, bien que mignon selon tous les critères, était finalement assez banal, si ce n'était pour l'assurance qui se lisait dessus. Quand au reste, et bien.....

« Surtout, ne pas regarder en dessous du « S », se surprit-elle à penser, surtout ne pas regarder en dessous du « S ». »

Pourquoi devait-il porter des collants, aussi ? Elle pouvait voir chaque détail de sa musculature (qui, bien que fortement développée, n'était de toute évidence pas de la gonflette, et était le fruit d'une vie très active), et elle était sure que si elle se risquait à jeter un petit coup d’œil, elle pourrait....

« Non, non, non, continua-t-elle à argumenter avec elle-même. Lois Lane ne mate pas les hommes. Lois Lane ne mate pas les....

-Ça va aller, lui demanda-t-il de sa voix grave et chaleureuse (qu'elle soupçonna sur le moment d'être légèrement surjouée).

-Heu, bafouilla-t-elle pour toute réponse.....in....inta.....inte....inter..... Squick ? »

Un léger sourire apparût sur son visage, et elle ne rappela plus ce qu'elle voulait dire. Puis, il tourna la tête vers la direction où s'était échappé le terroriste.

« Si vous voulez bien m'excuser. »

Et il s'élança d'un bond , devant rapidement un point dans l'horizon.

« Interview, réussit-elle à articuler ! Faisons une interview ! »

Mais c'était trop tard. Elle extériorisa sa frustration sur une petite motte de terre qu'elle réduisit à néant d'un seul coup de pied.

« Et merde ! »

Elle nota néanmoins que, effectivement, il ne semblait pas pouvoir voler. Il sautait très haut, c'est tout.



Superman ne mit pas longtemps à rattraper le robot de Luthor. Le LexSuit Mark III, après , n'avait pas réellement été conçu pour des vols de longue distance, aussi était-il probable qu'il se dirige vers une sorte de point de rendez-vous ou un autre véhicule l'emporterait à l'étranger. Cela expliquait en tout cas pourquoi ce fut au sol que l'Homme de Demain repéra la machine de guerre, poursuivant à pied sa route à travers la campagne métropolitaine. S'élançant une dernière fois dans les airs, Superman calcula sa distance de façon à atterrir directement sur sa cible, songea un bref instant à ses premiers essais infructueux en matière de saut longue distance. Cette fois-ci, en revanche, l'essai s'avéra concluant, puisqu'il donna un violent coup de pied dans le dos de la machine avant que son pilote n'ait eu le temps de réagir. Hélas, à part de la faire tituber pendant quelques pas, les effets furent assez limités, et Clark ne constata aucun dommage apparent.

« Encore, s'exclama le terroriste. Tu cherche les coups dans la tête toi. »

Et, sans crier gare, il ouvrit le feu sur Superman, qui n'eût pas le temps de réagir. L'impact des balles anti-blindage le fit tomber à la renverse, tandis que le terroriste continuait son feu nourrit. D'un geste vif, l'Homme de Demain s’enveloppa dans sa propre cape, ce qui s'avéra suffisant pour le protéger. Se relevant, il se contenta d'avancer avec lenteur vers la machine de guerre, jusqu'à ce que les munitions de cette dernière s'épuisent.

« Et maintenant, fit Superman. »

Et, sans attendre de réponse, il s'élança vers son adversaire, avant de bondir à sa hauteur et de lui administrer un puissant coup de boule. Sans laisser au terroriste le temps de réagir, il attrapa la partie supérieur de la machine, et la lança de toutes ses forces contre le sol, avant de lui saisir le bras avec la mitrailleuse et de le lui arracher d'un effort surhumain.

« Bon, ajouta-t-il en jetant le bras arraché avec dédain, tu en as assez ?

-Bof, rétorqua le terroriste tout en utilisant ses réacteurs pour se remettre sur pied. »

Superman nota alors que des étranges ouvertures au niveau du torse étaient apparues à ce moment là.

« Tu sais ce qu'ils ont pas mis dans la brochure ? Les missiles sol-sol ! »

Dits missiles qui percutèrent le justicier de plein fouet, le projetant plusieurs mètres en arrière avant de lui exploser en pleine figure.

« Alors, t'en dit quoi, supermec ? La classe hei..... »

Il s'interrompit de lui-même devant la constatation rapidement évidente que Superman était toujours

en vie. Étourdi, saignant un peu, mais bel et bien en vie. Ce dernier reprit rapidement ses esprits, et jeta un regard narquois envers le « combattant de la liberté », comme pour lui dire « retente ça pour voir ».

« Bon, tu l'auras cherché, petit con. »

Et il relança un nouveau missile. Superman ne semblait pas vouloir bouger, attendant les bras croisés d'être frappé de plein fouet....avant de s'écarter à la dernière seconde, de saisir le missile par la queue, et de mêler la force de propulsion de l'engin à sa propre force naturelle pour le lui renvoyer en pleine figure. Incapable de réagir assez rapidement, le terroriste se prit l'impact de plein fouet, et pouvait voir chacun des circuits déclarer forfait les uns après les autres.

« Bordel de.... »

Il ne put finir sa phrase que Superman était déjà juste devant la machine, la tenant par la taille. D'un effort extraordinaire, il parvint à arracher le torse des jambes du robot, avant de violemment fracasser la partie supérieure contre le sol, jusqu'à ce qu'il ne reste du prototype du LexSuit Mark III qu'un tas de débris bons pour la décharge.

« Et ben , mon gars, t'es pas un ami du lobby des armes, ironisa le terroriste tandis que l'Homme d'Acier l'extirpa des restes de la machine. »

En guise de réponse, Superman le souleva d'une main dans les airs, comme pour le lancer contre un rocher.

« Bien, fit ce dernier, pour qui tu travaille.

-Quoi, t'étais pas là quand j'ai revendiqué mon attentat ? Les Combattants de la.....

-Pour qui tu travaille vraiment, je veux dire.

-Mec, je suis un professionnel. Tu crois quand même pas que je vais me mettre à table parce que tu me tiens par la barbi..... »

Il fut interrompu dans son élan par la vision du pied de Superman qui fracassa une plaque d'acier comme s'il s'agissait d'un morceau de carton.

« La prochaine fois, je met ta tête dessous. Qui ? »

Et le mercenaire se mit à table, si rapidement que Superman dût lui faire plusieurs fois pour que cela soit compréhensible. La réponse ne le surprit pas.

samedi 15 décembre 2012

The Hobbit : un voyage trop attendu ?


Il est préférable de le dire tout de suite : je ne suis pas particulièrement fan de l'adaptation du Seigneur des Anneaux. Ho, bien sur, je les avais tous vu au ciné à l'époque, et j'avais été pris par l'ampleur de l’œuvre, son caractère grandiose, et par la façon dont elle avait adapté l'inadaptable, le livre sur lequel nombre de cinéastes s'étaient cassés les dents. Mais, avec le temps, je me suis détaché des films. Ils restaient très bons, mais au final se contentaient presque d'illustrer le livre, transformant une œuvre majeure qui finalement était plus connue pour son univers détaillé aux limites de l'impossible que pour son intrigue en un gros film épique avec des scènes de combats de ¾ d'heures. Puis, ils ont parlé d'adapter Bilbo le Hobbit. Les premières nouvelles me plaisaient beaucoup, notamment l'idée d'avoir Guillermo Del Torro à la réalisation, ce qui permettait d'explorer l'univers sous un jour différent (et sans doute plus proche du conte qu'était le livre), tout en conservant Peter Jackson à la production, assurant une continuité entre les deux œuvres. Puis Guillermo est parti, laissant Jackson prendre les rênes. Puis ils ont parlé de faire deux films, puis d'en faire trois. A ce stade, je dois admettre que j'étais plus inquiet qu'impatient. 3 films de 3 heures ? Sur Bilbo le Hobbit, un pauvre bouquin de 250 pages grand maximum ? De quoi allait-il bien pouvoir parler ? Je craignais également de me retrouver non pas devant une adaptation du livre, mais devant une préquelle du film.

Et......ben j'avais raison de m'inquiéter.
 
"Bon, ça suffit maintenant, fouttez le camp de chez moi,bandes de SDF barbus."

Commençons par les points positifs, parce que points positifs il y' a. Déjà, les acteurs sont aussi bons que dans la première trilogie. Martin Freeman est excellent en Bilbon, Hobbit pépère qui se retrouve impliqué contre son gré dans une aventure épique (et bien plus charismatique que Frodon d'ailleurs). Ian McKellen est fidèle à lui-même, de même que tous les bonhommes des premiers films venus faire un petit coucou (j'y reviendrais). Les acteurs jouant les nains ont un peu plus de mal à exister, ne serait-ce parce qu'il y'en a beaucoup trop mais ceux qui parviennent à surnager sont très classes, notamment leur leader, Thorin Ecu-de Chêne, qui parvient à retrouver la vibre d'un Aragorn tout en incarnant un personnage totalement différent. La musique est parfaite. La réalisation est fidèle à la première trilogie, avec ses réussites et ses petits défauts (notamments quelques fautes de goût qui rappelle que Jackson à commencer en réalisateur de séries Z trashs).

"Quelqu'un peut me rappeler ce que Saroumane fout à ma table, déjà?"

Et c'est sans doute ça le problème. Parce Bilbo le Hobbit n'est pas le Seigneur des Anneaux. Certes, les deux livres ont des points communs. Les deux parlent d'un roi sans royaume, d'un groupe partant à l'aventure, et il y 'a même une grande bataille (plusieurs pour le SdA). Mais Bilbo n'a pas été écrit comme une grande aventure épique mais comme un conte à destination des enfants. Peter Jackson se retrouve à créer un film un peu schizophrène, qui hésite entre sa volonté de retranscrire le livre et celle de créer une préquelle à sa suite. Ainsi nous aurons droit à un petit caméo de Frodon ,de Saroumane, de Galadrielle......que des personnages qui, rappelons le, n'apparaissent pas dans le livre. Sauf que la cohérence est loin d'être parfaite du fait des différences spécifiques aux deux œuvres. Difficile par exemple de donner sens à cette scène où trois Trolls se disputent sur la façon de manger nos héros quand on a en mémoire les brutes de toute évidence sans langage de la première trilogie. L'autre problème auquel est confronté le film est qu'il lui faut remplir 3 fois 3 heures avec 250 pages. La solution ? C'est simple : on rajoute des trucs. On rajoute une obscure intrigue de Nécromancien tirée d'un appendice du Seigneur des Anneaux qui, si elle a le mérite d'impliquer Gandalf et de se dérouler en même temps que les aventures de Bilbo, n'a pour ainsi rien à voir avec la choucroute. Pire encore en un sens, on tire de la backstory d'un des personnages un terriiible ennemi qui pourchasse notre petite bande histoire de rajouter quelques scènes épiques (je ne saurais pas dire si le personnage lui-même est tiré d'un chapitre obscur ou bien s'il est inventé de toute pièce. Il est pas dans Bilbo, ça c'est sur).

L'albinos flou, c'est Azog, plus connu sous le nom de "Sir-Not-Appearing-In-The-Book".
 

Un autre problème plus personnel (et moindre) est la tendance des scènes d'action à virer au « n'importe quoi », tel ce climax dans les grottes des gobelins qui ressemble plus à une attraction de Parc Ventura (ou, comme l'a fait remarquer un mec sur internet, à un jeu de plate-formes) qu'à autre chose.

Pour finir, un petit mot sur le HFR, cette innovation du film qui montre le film en 48 images par seconde au lieu des 24 habituelles (il me semble que c'est ça). C'est.....nul. L'image ressemble à un truc sorti d'un caméscope ou d'un téléfilm sur France 2. L'image, forcément plus réaliste, rend les effets spéciaux d'autant plus visible, et le moindre mouvement de caméra devient ultra perturbant (ce qui est d'autant plus embêtant que Peter Jackson adore ces plans séquences où la caméra virevolte dans tous les sens avant de passer entre deux tours). De plus, ça a tendance à donner parfois un peu mal au cœur, même si ça a plus été le cas de mon compagnon de séance que de moi-même. C'est d'autant plus con que la 3D (oui, j'ai vu le film en HFR, en 3D, et en VO, on peut pas dire que j'ai pas fait des efforts), elle, est plutôt sympa.
 

Bon, il fait pas très nain dans le film. Mais en même temps, quand tu passe ton temps à côté de Bilbon, tu parais de suite plus grand.

Au final, quel verdict pour the Hobbit ? Ben, si vous êtes super fans de la première trilogie, il y'a des chances pour que vous aimiez celui-ci. Pour ma part, je trouve que dans l'ensemble, c'est quand même dommage. Je pense que le tout aurait gagné à trouver un regard neuf sur la Terre du Milieu, et à se contenter d'un seul film (de 3 heures, là n'est pas la question) plutôt que d'étirer l'ensemble, donnant au final l'impression d'une confiture étalée sur une trop grande tartine (ou quel que soit la réplique de Bilbon dans le premier film).

Mais bon, le vrai truc triste, c'est que je sais sans doute aller voir les suites quand même. Tu parles d'un crétin.

mardi 11 décembre 2012

Man of Action, chapitre 4.

Voici donc le 4è chapitre de cette petite fiction, introduisant ni plus ni moins que l'inimitable Lex Luthor, une situation explosive, et une rencontre attendue.
Enjoy?



Haaaa, ces chauves, tous les mêmes.
 

 
 
 
 
Chapitre 4 : Plus rapide qu'une balle

 
« Veuillez entrer, mademoiselle Lane. »

Lois reprit sa carte de presse d'un geste vif, avant de passer le soldat chargé du contrôle des identités . A chaque fois c'était pareil. Mettez « Luthor » et « démonstration d'armes » dans la même phrase, et vous pouvez être sur que l'Armée va couvrir le nouveau bébé comme s'il s'agissait d'un nouveau né souffreteux. Bien sur, Lois était habituée à ce genre de contrôles. Son père était général, après tout, et c'était loin d'être la première fois qu'elle se rendait dans un entrepôt militaire. Cela ne voulait pas dire qu'elle aimait ça , cependant.

Elle chercha Jimmy du coin de l’œil, tout en se demandant comment diable il avait réussit à passer les contrôles avant elle. Elle le retrouva en train de bavarder nonchalamment (au lieu de prendre des photos, ce qui est un peu la raison pour laquelle il était là). Et pas avec n'importe qui. Avec Clark Kent. Et les deux avaient l'air de s'entendre comme larron en foire.

« Hé, Jimmy, on peut savoir ce que tu fais, l’interpella-t-elle. Kent, ajouta-t-elle d'un ton sec.

-Lane.

-Enfin, Lois, rétorqua Jimmy Olsen, je bavardais un peu avec un vieux copain, c'est tout.

-Je vois. »

Lois se retourna vers la tête montante de la concurrence. Contrairement à son habitude, il avait tenté de s'habiller de façon décente (sans doute pour ne pas être confondu avec un hippie par la sécurité), mais avait de toute évidence mal lu les étiquettes. Il avait pris au moins une taille trop large ce qui, paradoxalement, renforçait encore cette impression de négligé qu'il semblait cultiver à longueur de temps.

« Et je peux savoir d'où vous vous connaissez ?

-Clark et moi étions dans la même classe à l'école de journalisme.

-Tiens donc. »

Lois s'apprêta à ajouter une remarque désobligeante sur comment un plouc du Kansas avait réussit à obtenir son diplôme, quand elle se rendit compte que Kent n'écoutait absolument pas la conversation, trop occupé qu'il était à surveiller les entrepôts de l'Armée (comme si quelque chose était en train de passer, là, tout de suite).

« Un problème, Kent ? La conversation vous ennuie ?

-Hé bien, pour tout vous dire, oui, fit le reporter du Daily Star. Si vous voulez bien m'excuser. »

Et il s'éloigna, sous les yeux ébahis d'une Lois choquée par tant de désinvolture. Pour qui est qu'il se prenait, ce fermier ?

« Hé, Clark, cria Jimmy, la présentation va commencer, là.

-Laisse tomber, Jimmy. Che Gevara a encore trouvé un sans abri sous un pont, on le reverra pas de la semaine. »

Jimmy s'apprêta à répliquer quelque chose, quand un soldat leur fit signe que la présentation allait commencer.



Les journalistes furent conduits sur le toit d'un des bâtiments, où ils furent invités à prendre place sur l'une des nombreuses chaises mises à leur disposition. Se mettant au premier rang (tandis que Jimmy cherchait le meilleur angle pour les photos), elle jeta un rapide coup d’œil, pour voir si Kent s'était décidé à venir faire son travail. Mais aucun signe de lui. Bah, songea-t-elle, c'est son problème après tout. Elle regarda à nouveau en direction des tribunes, avertie par les applaudissements enthousiastes de l'arrivée de la nouvelle coqueluche de Metropolis, Lex Luthor. Saluant de la main les journalistes, et se permettant un petit sourire charmeur, il se dirigea vers le micro.

« Merci, mesdames et messieurs, merci. Comme vous le savez, depuis le contrat passé entre Lexcorps et notre gouvernement, ma compagnie a concentré ses efforts sur la création d'armes et de matériel militaire des plus sophistiques, afin de remporter nos conflits tout en permettant à un maximum de nos de rentrer à la maison. Sachez qu'aujourd'hui, cet effort a enfin porté ses fruits. »

Laissant passer un léger silence, il se retourna, et se contenta de claquer des doigts. Soudain, Lois entendit comme un bruit au dessus de sa tête. Ce fut à ce moment qu'elle remarqua la machine de guerre bipède flottant sans effort là haut dans le ciel.

« Bah, fit-elle, ça n'a pas l'air si impre...... »

Sa phrase mourut d'elle même quand, au moment où la machine se posa, elle réalisa l'erreur de perspective dont elle avait été victime. Ce truc était gigantesque ! Elle se demanda un instant combien ce petit joujou avait coûté au contribuable, avec l'étrange certitude que la réponse ne plairait pas à ce dernier.

« Mesdames et messieurs, je vous présente le LexSuit Mark III ! »

C'est ça , se surprit-elle à penser, met ton nom partout, il existe quelqu'un en Somalie qui ne le connaît pas encore. Elle se secoua mentalement et se concentra sur le discours du magnat de l'armement, qui ne l'avait pas attendu pour présenter les nouvelles caractéristiques de son joujou.

« …..un seul homme pour le piloter, le Lexsuit Mark III représente au combat l'équivalent d'un bataillon entier de chars. Également équipé d'une main mécanique en tout points similaires à celle de l'Homme, ainsi que d'une mitrailleuse dont les balles peuvent percer un bunker blin.... »

Luthor s'interrompit dans son élan lorsque la dite mitrailleuse se mit soudainement à bouger, mettant en ligne de mire les soldats en faction devant la porte.

« Qu... »

Ces derniers n'eurent pas le temps de réagir que déjà la mitrailleuse avait ouvert le feu, réduisant les pauvres hommes à l'état de purée diététique pour bébé devant les yeux stupéfaits de la reporter du Planet. Pris de panique, les journalistes tentèrent de se diriger vers la sortie, mais une seconde pluie de balles les stoppèrent dans leur élan.

« Votre attention, s'il vous plaît, commença le pilote du robot (qui n'était probablement pas celui prévu pour la démonstration), j'ai un message à faire passer aux médias. Hem hem... »

Profitant de ce bref répit, Lois chercha Luthor du regard, mais ce dernier avait déjà disparu.

« Mais où est-il...... ?

-Le gouvernement américain profite de son avancée technologique pour étendre son influence sur le monde, aujourd'hui, c'est pour nous qu'elle le fera. Nous, les Combattants pour la Liberté et l'Ordre Nouveau (Lois songea qu'elle n'avait jamais entendu parler de gus qui se faisaient appeler ainsi. Pas dans cet ordre, en tout cas), souhaitons faire un exemple très concret de mauvais usage de cette technologie. »

Son arme se dirigea vers le groupe de journalistes.

« Aussi, si vous voulez bien avoir l'obligeance de rester immobiles tandis que nous vidons notre chargeur de balles anti-blindages sur vous, je vous en serais reconnai.... »

Il n'eût pas le temps de terminer sa phrase qu'il fut percuté par ce que Lois pensa d'abord être un missile. Un missile rouge et bleu. Ou alors....

« Superman ! »

L'Homme d'Acier retomba au sol, tandis que la machine de guerre réussit tant bien que mal à reprendre son équilibre.

« ….je ne savais pas qu'il y' avait un cirque dans le coin. Écoute, Hercules, tu es en train de gâcher un planning calibré au point près. »

Superman fixa le robot, un petit sourire au visage, sans le moindre signe de peur sur son visage. Lois réalisa alors qu'elle avait devant les yeux celui qu'elle avait chercher tout ce temps, le fameux scoop. Juste là. Aussi mit-elle un peu de temps à réaliser que le terroriste venait à nouveau d'ouvrir le feu sur les journalistes, mais en visant spécifiquement ceux du fond. Là encore, en lieu et place du justicier en collants, elle vit une fusée bicolore se mettre sur la trajectoire des balles, utilisant sa cape pour les arrêter en plein vol. Avec sa cape. Comment est-ce que sa cape pouvait....

Lois se sentit bizarre, tout d'un coup. Elle ne savait pas trop ce que c'était. Ça ressemblait un peu à la fois où Ricky l'avait embrassé alors qu'il la ramenait du cinéma. Ou alors à ses chutes de tension, elle était pas sure.

« Saluuuuuut, nounou ! »

Elle eût à peine le temps de comprendre ce qui se passait qu'elle fut saisie par une main mécanique « en tout point similaire à celle de l'Homme », et suspendue au dessus du vide.

« Hé, Speedy Gonzalès ! Attrape ! »

Et le terroriste lâcha sa proie, tout en prenant la fuite par la voie des airs. Hurlant à plein poumons, Lois eût la satisfaction de voir Superman plonger pour la rattraper, ne mettant que quelques secondes à l'atteindre.

« Vite, fit-elle, envolez-vous, posez-moi en sûreté, et rattrapez moi-ça.

-....Pardon ?

-Vous pouvez voler.....hein ?

-....Non, répondit Superman comme si c'était la question la plus idiote qu'il avait jamais entendu. »

Lois hurla de plus belle.


vendredi 7 décembre 2012

Le casual gaming : fléau des temps modernes ?


Aujourd'hui, c'est à l'occasion de la mort officielle de la Wii depuis le 30 novembre (et accessoirement, de la sortie de son héritière, la Wii U....se sont pas faits chier pour le nom quand même) que nous allons évoquer un phénomène qui aura marqué, si ce n'est les habitudes de joueur, le vocabulaire des nerds attardés que nous sommes tous dans le fond : le casual gaming.

RIP, petite console. Ta descendante s'attirera-t-elle aussi bien les haines des gamers de tout poil?

 
S'il en est sans doute qui me remettront à ma place en m'expliquant avec moult mots savants que ce phénomène est en réalité bien plus ancien qu'il n'y paraît, il n'empêche que pour beaucoup de joueurs, le casual gaming est apparu dans leurs vies avec l'arrivée sur le marché de la Wii, et notamment de son jeu phare, Wii Sports. Se targuant de mettre le jeu vidéo au sein de la cellule familiale au lieu de se contenter de cibler les quelques irréductibles amateurs de meurtres et de leveling qui font le bonheur des émissions généralistes, Wii Sports proposait une série de jeux simples aux graphismes simples, mais efficaces (la ménagère de 50 ans n'allant pas faire chier le monde parce qu’il y' a de l'aliasing ou autre truc du même effet) tournant autour d'une jouabilité délaissant les manipulations de boutons « trop complexes » . Commercialement parlant, l'initiative est brillante : le produit est peu coûteux à produire, et le public visé potentiellement beaucoup plus large, assurant un profit potentiel énorme. C'est sans doute ce qui explique comment Wii Sports est rapidement devenu le jeu le plus vendu de tous les temps, devant Super Mario Bros sur Nes . Des mauvaises langues prétendront que le fait que le jeu ait été vendu avec la console en Europe et aux States n'y est pas pour rien. Mais ce serait négliger le nombre de....ben, de casuals justement qui ont acheter la console uniquement pour ce jeu (je me rappelle encore de ces collègues de mon père venus déjeuner un samedi après-midi à qui j'avais expliqué- devant leurs yeux incrédules- que oui, il y' avait d'autres jeux que Wii Sports sur Wii). Alors est-ce la console qui a aidé à vendre le jeu ou le jeu qui a aidé à vendre la console ? Mystère.
 
 
Non, et puis soyons sérieux. Si vous croyez que ça.....
 
 

 Quoi qu'il en soit, les éditeurs ont rapidement flairés le filon et ont multipliés, sur cette console ou sur les autres, les jeux simplistes et mal foutus (ce que Wii Sports, malgré son contenu rachitique rendant l'achat sans console à plus de 10 euros rédhibitoires, n'était pas), au grand dam des « gamers », qui n'ont pas hésité à rejeter la faute sur cette console et sa télécommande sans bouton. Depuis lors, « casual » est un peu devenu l'insulte ultime dans le milieu vidéoludique, voulant souvent dire un peu tout et son contraire. Le nouveau Starcraft est plus facile à terminer que son prédécesseur quand vous aviez 8 ans ? C'est casual. Le dernier Zelda ose vous donner des informations sur l'endroit où vous rendre pour progresser dans le jeu ? C'est casual. Sonic Colors ne comporte plus de scénario « pseudo Final Fantasyesque » et préfère se concentrer sur un gameplay fun mêlant action et vitesse ? C'est casual. Inutile d'expliquer à ces personnes que leurs compétences de joueur ont probablement évolués dans le bon sens depuis qu'ils ont dépassés l'âge de raison, que les Zelda ont toujours donnés des informations sur l'endroit où se rendre depuis l'épisode Super Nes, ou que le scénario de Sonic Adventures 2 est un ramassis de clichés de films américains sans aucun rapport avec l'univers précédemment établi et frisant la parodie. Ici, « casual » est juste un adjectif lancé un peu au hasard et permettant de ne pas s'embêter à fournir une argumentation détaillée.
Alors, tout cela est bien joli, mais le casual, est-ce si mal que ça ? Après tout, quel est le mal à ce que la ménagère de 50 ans puisse jouer à des jeux sans prise de tête et faciles à prendre en main ? Si votre neveu peut jouer à Mario Kart contre vous tout en y prenant du plaisir, où est le problème dans le fait d'accepter qu'une carapace bleue prise en pleine poire dans la dernière ligne droite d'un rire franc et sincère (après lui avoir fracassé la tronche contre la table, cela va de soi) ? Le problème ne viendrait-il pas plutôt des gamers qui, en bon élitistes qu'ils sont, voient d'un mauvais œil que papy et mamie s'intéressent soudainement à leur passe-temps favori ?

...c'est fondamentalement plus casual que ça.
 
 
Il existe après tout des films populaires destinés à toute la famille et qui cohabitent tout à fait cordialement avec des expériences cinématographiques plus exigeantes. Et si l'on peut pester que le dernier Wong Kar Wai ne rencontre pas le succès commercial d'un Intouchable ou d'un Bienvenue chez les Ch'tits, il est difficile de s'en étonner et de le reproche aux seconds. De même, s'il est tout à fait permis de regretter que l'amateur de Wii Sports ne s'intéresse pas plus aux joies d'un Okami, force est d'admettre que le second nécessite un investissement personnel que tous ne sont pas près à accomplir.
 
 Après tout, on ne parle pas de "casual filming"

Au final, je conclurais en ajoutant que c'est bien la possibilité de touché un public divers et varié aux intéressant multiples qui a fait du cinéma, de la littérature, et de la pornographie sur internet (…..heu.......) des formes d'arts plébiscitées aussi bien par le public que la critique. Au risque de paraître démagogue, j'affirme qu'il existe de la place dans le petit monde des jeux vidéos aussi bien pour les Wii Sports que pour les Shadow Of The Collossus et même, soyons fou pour les entre deux de type Call of Duty (oui, parce que bon dans le genre semi-casual, hein....entre la vie qui se régénère toute seule et la campagne ultra scriptée.....bref). Parce qu'il faut de tout pour faire un art, même des machins simplistes qui te mâchent le travail.


lundi 3 décembre 2012

Man of Action chapitre 3

Voici le 3è chapitre de Superman: Man of Action, où Superman tel qu'inventé par Siegel et Shuster en 1938, soit peu de temps après la Crise Economique de 1929. Un chapitre qui met à l'honneur Clark Kent, son alter égo. En espérant que cela vous plaise. Précisons malgré tout que tout cela se passe à l'époque actuelle, et pas en 1938. Pourquoi? Et bien parceque les comics se passent toujours "dans le présent", quelle que soit l'époque à laquelle le présent correspond lors de la publication.




Dans la Bd originelle, Clark ressemblait à ça.
 
 
 

 
Mais dans la mesure où le style costard et chapeau, en 2012, c'est plus trop à la mode, ici il ressemble plutôt à ça.


Chapitre 3 :...et l'American Way





Le son du réveil tira Clark de son sommeil. Lentement, avec la nonchalance caractéristique de ceux qui ont la flemme de sortir du lit, il saisit le réveil à côté de lui. 7 heures. Cela faisait une heure qu'il dormait. Son père, le plus souvent après avoir été réveillé par son fils à des heures improbables même pour un fermier, avait l'habitude de lui répéter un être humain avait besoin de 8 heures de sommeil par jour. Clark, quand à lui, s'était vite rendu compte qu'il ne lui en fallait que deux. Il eût malgré tout besoin de toute sa force de volonté pour se tirer du lit. Encore un peu endormi, il décida d'allumer la radio, voir comment le monde se portait aujourd'hui.

« …. surprenante vient de tomber, fit la voix suave de la présentatrice  : Edgar Glen, le célèbre magnat de l'immobilier, vient d'annoncer son intention de relancer le projet de logements à bas prix lancé par la ville, ainsi que sa volonté de reloger ceux qui logent illégalement dans ces immeubles. Quand interrogé sur le sujet, il a déclaré : « Écoutez, vu les circonstances, qui puis-je faire d'autre ? »

Clark s'accorda un petit sourire triomphant, tout en ouvrant le frigo à la recherche du jus d'orange. Il se servit un verre, et entreprit de se faire quelques pancakes. Tout en cuisinant , il reporta à nouveau son attention sur la station de radio.

« A présent, la polémique du jour : Superman, super menace ou champion des opprimés ? Celui que les médias ont tôt fait de surnommer « l'Homme d'Acier » est-il un défenseur du l'homme moyen, ou bien alors un adepte de l'auto défense imposant ses vues par la seule force de ses poings ? Pour en discuter, j'ai avec moi le PDG de Lexcorp, monsieur Lex Luthor.

-Ravi d'être ici, Cat. »

Toi mon gars , je t'ai à l'oeil, songea Clark tout en retournant son pancake.

«  Ainsi que la reporter vedette du Daily Planet, et la première à avoir couvert le sujet Superman, Mlle Lois Lane.

- Mlle Grant. »

Servant son petit déjeuner dans une assiette, et commençant à la déguster, le journaliste du Daily Star prit une seconde pour se demander à quel point son apparition avait déclenché une véritable obsession chez....certaines personnes.

« Lois, vous qui avez suivi cette affaire depuis le début, que pensez-vous des actions de cet Homme d'Acier, depuis son apparition il y' a quelques mois ?

-Je pense qu'il essaie d'aider les gens. La première fois que j'ai entendu parler de lui, il avait arrêté un train dont les freins avaient lâchés. Hier encore, il y' a eu ces clandestins. Je crois qu'il cherche simplement à se rendre utile, ni plus ni moins.

-Monsieur Luthor, reprit la présentatrice, qu'en pensez-vous ?

-Et bien tout d'abord, je tiens à dire que j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Mlle Lane, et que je lis tous ses articles. Malgré cela, je suis en désaccord avec elle sur ce sujet.

-Vous pensez que Superman est une menace ?

-Je pense que c'est un individu qui n'a que faire des lois et des conventions sociales, et qui cherche uniquement à imposer sa vision des choses par la force brute. Il y' a environ deux semaines de cela, par exemple, il s'est introduit chez un de nos concitoyens, l'a attrapé par le col, et l'a lancé contre un mur. Le pauvre homme a perdu connaissance et a dû être admis aux urgences.

-Vous oubliez de préciser que ce « pauvre homme » battait sa femme et que Superman l'a pris sur le fait, fit la voix de Lois Lane, d'un ton sarcastique dissimulant mal son indignation. »

Clark se souvenait de l'incident. Il était en patrouille, quand il avait entendu la femme en question pleurer. Il avait cru avoir affaire à une victime d' agression, et quand il a compris ce qui était en train de se passer, il.....s'est emporté. Le bonhomme méritait sa raclée, mais il s'était senti un peu mal de l'avoir envoyé à l’hôpital. Il aurait du se contenter des claques.

« Et cela lui donne le droit de se comporter comme un cow boy d'après vous, reprit la voix de Luthor. Je suis désolé de vous l'apprendre , Mlle Lane, mais le Far West c'est fini. Le monde civilisé ne peut plus tolérer les comportements « héroïques » des Jesse James, Buffalo Bill, et autres Jonah Hex. C'est pour cela que Superman, malgré ses supposées « bonnes intentions », représente bien une menace envers le bon fonctionnement de la société.

-Ce sera tout pour aujourd'hui, l'interrompit Cat Grant. En tout cas, on peut dire que le débat divise. Rejoignez-nous après une petite pause, afin d'en savoir plus sur les mystères des homme de.... »

Se désintéressant de l'émission, Clark jeta un œil sur sa montre. Réalisant à quel point il était tard, il se rendit compte qu'il allait être en retard au bureau.





« Entrez, Kent. »

Le nez rivé sur le papier traînant sur sa table, Georges Taylor ne fit pas attention à l'entrée du jeune journaliste. C'était une chose qu'il avait remarqué, quand lui même n'était que simple reporter travaillant pour Perry White et le Daily Planet. Le meilleur moyen d'intimider un jeune pigiste était de donner l'impression que sa présence ne valait même pas la peine de lever la tête.

« Heu....vous vouliez me voir, monsieur Taylor ? »

Le rédacteur en chef daigna enfin lever le regard, jetant un œil sur sa récente recrue, Clark Kent. Le pauvre garçon donnait l'impression de s'être habillé avec un pétard, avec sa veste trop ample pour lui, et ses lunettes rondes qui lui donnaient des faux airs de Harry Potter (oui, Georges Taylor avait vu le film, comme tout le monde). Difficile de croire qu'un gugus pareil pouvait s'intéresser à quoi que ce soit d'autre qu'à Star Trek, et pourtant, le petit s'était vite avéré avoir un flair pour trouver les scoops.

« En effet, Kent, finit-il par répondre. Asseyez-vous. »

Le jeune homme s’exécuta, et Taylor nota une fois de plus que, malgré son apparence, il se dégageait de lui une confiance en soi qui attirait l'attention.

« J'ai lu votre article sur l'incident d'hier, avec les clandestins. C'est du bon travail.

-Heu....merci, monsieur.

-J'ai demandé à Corben de le retoucher.

-Quoi ? »

Le ton de la voix de Kent surprit Taylor. Ce dernier ne s'attendait pas à cette hausse de ton soudaine. Si soudaine que le jeune reporter semblait en être le premier surpris, tandis qu'il se mit soudainement à fixer ses pieds comme un lycéen puni.

« Pardon, marmona-t-il.

-Gardez votre sang froid , Kent. Je lui ait juste demander de changer le titre, et d'insister un peu plus sur Superman.

-Mais, monsieur, ce n'est pas Superman le sujet, ce sont ces gens qui ont failli mourir.

-Peut être, mais c'est Superman qui va nous permettre de vendre ce canard aujourd'hui. »

Clark Kent ne répondit rien, mais le rédacteur en chef pouvait bien voir qu'il était loin d'approuver ce choix éditorial.

« Écoute, c'est très bien d'avoir des convictions. Moi aussi j'en ai. Mais si tu veux que les gens entendent ce que tu as à dire, il te faut une accroche, et cette accroche c'est Superman. C'est à peine si tu le mentionne dans ton papier. A croire que ça te gêne de parler de lui. C'est ton père ou quoi ? »

Là encore, le reporter ne répondit rien. Taylor poussa un soupir.

« Bon. Lex Luthor fait la présentation d'une nouvelle arme à 14h, un espèce de robot géant dont il veut vendre le prototype au Pentagone. Un robot géant, franchement.....Enfin bref, vous allez vous en charger, Kent. »

Clark Kent acquiesça d'un hochement de tête, avant de se lever de son siège.

« Ho, Kent. Essayez de limiter l'aspect conflit social, ce coup ci. Et aussi de vous dégoter un costume convenable, qu'on ne passe pas pour des journalistes du dimanche. »


jeudi 22 novembre 2012

Man of Action, la suite.

Comme son nom l'indique, voici le deuxième chapitre de le fic que j'ai commencé la semaine dernière. J'en ai quelques uns d'avance, donc ca devrait avancer assez vite.
.....Enjoy?




Chapitre 2 : La justice



« Encore un verre, je vous prie. »

Edgar Glen adressa un sourire charmeur à la ravissante demoiselle à sa droite. A moins que ce ne soit à celle à sa gauche, il avait soudainement un doute. Ne souhaitant vexer personne, il décida de le faire aux deux. Il songea un instant que peut être avait-il bu assez de vodka pour aujourd'hui, mais il changea rapidement d'avis. Après tout, il ne buvait pas sans raisons. Aujourd'hui, il célébrait la signature d'un contrat particulièrement juteux. Peut être pas le plus juteux qu'il n'avait jamais signé depuis qu'il s'était lancé dans les affaires, obtenant après des années de lutte acharnée le monopole de l'immobilier à Metropolis, mais quand même. Il avait obtenu de la ville pour un bas prix un grand nombre d'immeubles abandonnés dans les quartiers les plus mal famés, vestiges d'une politique de logements sociaux qui avait cessé il y' a de cela plusieurs années, faute d'argent et de volonté. Glen avait noté l'étonnante proximité de ces bâtiments avec les quartiers d'affaire. Il suffisait de tout démolir, reconstruire et remettre à neuf, et les cadres dynamiques et les hommes d'affaire auront à leur disposition des habitations tout près de leurs lieux de travail, qu'ils seront près à payer une certaine somme. Bien entendu, la hausse du coût de vie qu'entraînera l'arrivée de cette classe plus aisée forcera probablement les plus défavorisés à quitter les lieux. Mais bah, songea-t-il en prenant le verre généreusement offert par la demoiselle, on ne mélangeait pas les torchons et les serviettes.

Ce fut à peu près à cet moment que le bruit du béton défoncé interrompit le flot de ses pensées, tandis qu'une silhouette bleue et rouge tomba du plafond et atterrit au milieu de la salle de séjour d'Edgar Glen. Il ne mit que quelques secondes à déterminer de qui il s'agissait. Après tout, Superman avait fait à de nombreuses reprises la une des journaux et autres émissions télévisées de la ville.

« Debout, fit ce dernier , tout en s'avançant vers le magnat de l'immobilier.

-Mon cher, répondit ce dernier (tout en cherchant à garder contenance), j'imagine que je ne vous apprend rien si je vous annonce que vous vous introduisez dans une propriété privée, ce qui constitue un délit selon.... »

Sa voix s'étiola d'elle-même lorsque le poing de l'intrus fracassa en deux parties parfaitement égales la table en marbre massif qui se situait entre les deux hommes.

« Debout, se contenta-t-il de répéter. »

Edgar Glen ne se fit pas prier cette fois là, et bondit littéralement sur ses deux jambes. Sans ajouter un mot , l'Homme d'Acier le saisit par le col, et le souleva au dessus de sa tête.

« Hé, mais qu'est-ce que vous faites ?

-La soirée est finie, mesdames. »

Les ravissantes créatures s'éloignèrent dans le chaos le plus total, tandis que Superman se dirigea vers la fenêtre ouverte plus tôt dans la soirée (il fait affreusement chaud l'été à Metropolis).

« Non, attendez, de quel droit est-ce que vous....

-Du seul droit que les gens comme toi comprennent, répondit-il tout en grimpant sur le rebord. Celui du plus fort. »

Edgar Glen jeta un œil vers le sol, et réalisa qu'ils étaient au trentième étage. Il essaya de protester, mais seul des hurlements désespérés arrivèrent à sortir de sa gorge.

« Qu'est-ce que vous voulez, réussit-il à prononcer avec peine.

-Une famille à failli mourir aujourd'hui, parce que vos hommes n 'ont même pas pris la peine de vérifier s'ils étaient là. Ça m'a.....déplu. »

Superman laissa un moment de silence, sans doute pour laisser à l'homme d'affaires le temps d'apprécier la situation.

« Alors, finit-il par reprendre, vous pensez que si je vous lance assez fort, d'ici vous pouvez atteindre le fleuve ? »

la victime essaya de se débattre, mais il était impuissant, incapable d'échapper à la poigne de fer de son agresseur.

« Mmmmm.....non. Je crois que j'ai une meilleure idée. »

Edgar Glen sentit alors une vive douleur au niveau du cou et sombra dans l’inconscience.





Quand l'homme d'affaires se réveilla, il se trouvait dans ce qui semblait être un salon abandonné depuis plusieurs décennies (du moins, si l'on pouvait jauger de ce genre de choses à la poussière et aux membres en piteux état). Il regarda autour de lui, mais ne vit aucun signe de Superman. Il poussa un soupir de soulagement. Avec un peu de chance, peut être qu'il......

« Ha, vous êtes réveillé, fit une voix sous le parquet. »

Edgar Glen prit une seconde pour maudire sa chance qui semblait bel et bien l'avoir abandonné.

« Où suis-je ?

-Ho, dans un des immeubles non entretenu que vous avez acquis. Comme vous pouvez le constater, on entend tout ce que font les voisins. Heureusement qu'il n'y a personne ici. »

Le magnat de l'immobilier se rendit compte que la voix de Superman se déplaçait, mais n'arrivait pas à déterminer dans quelle direction.

« Qu'allez-vous faire de moi ?

-Ho, pas grand chose, je vous l'assure. Prenez ça comme....comme un jeu de rôle.

-Un jeu de rôle ?

-Voila. Imaginez que vous êtes un travailleur pauvre, forcé d'habiter dans ce taudis. Après une dure journée de labeur, vous espérer dormir un peu avant de partir pour votre deuxième travail de nuit quand soudain.... »

Glen sentit tout à coup le sol trembler sous ses pieds. Paniqué, il eût à peine le temps de lever les yeux au plafond pour apercevoir des morceaux de ce dernier tomber sur lui. Il hurla de terreur, et recula à la dernière minute, esquivant les débris.

« Vous sentez l'immeuble trembler, reprit la voix de Superman. Vous vous rendez bien vite compte que ce dernier va bientôt s'effondrer et que votre seule chance de survie consiste à le quitter le plus vite possible. »

Edgar en était figé de stupeur. Il n'allait quand même pas ? Non, il ne pouvait pas ! C'était impossible.

« La sortie est derrière vous, au fait. »

Cette intervention de son ravisseur eût l'effet d'un électrochoc sur Edgar Glen. Cédant enfin à la panique qui l'envahissait, il s'élança vers la sortie, se persuadant qu'il pouvant encore s'en sortir vivant. A la vitesse de l'éclair, et sans se préoccuper des débris qui tombaient tout autour de lui, il dévala les escaliers et s'élança vers l'entrée de l'immeuble. Il sentit comme une bouffée d'air frais l'envahir. Il pouvait la voir. Il pouvait la....

Le plafond céda à ce moment là, ensevelissant ses espoirs avec le hall de l'immeuble. C'était fini. Il était mort. Il pouvait sentir l'immeuble entier trembler autour de lui, atteignant le point de rupture. Quel genre d'être pouvait faire cela de ses mains nues ? Que pouvait-il faire ? Quel choix lui restait-il ?

« Non, arrêtez ! Je vous en prie ! Je ferai ce que vous voulez !

-Ce que je veux ?

-Oui ! Mon dieu, oui !

-Très bien ! »

Soudain, tout s'arrêta, tant et si bien qu'il fallu une seconde à Edgar Glen pour réaliser ce qui était en train de se passer.

« Je veux que vous fassiez la seule chose que vous n'avez jamais faite, reprit la voix de Superman. Une bonne action. »

lundi 19 novembre 2012

Soirée ciné : Skyfall


Cela fait donc quelques jours que je suis allé voir le dernier né de la série James Bond, le sobrement nommé « Skyfall » (moi qui étais un grand fan des titres du style « Demain est un autre jour qui ne meurt jamais », je suis quand même un peu déçu). Acclamé par les critiques comme un des plus grands Bond de tous les temps, plébiscité par le public, c'est donc avec une certaine impatience que je suis entré dans la salle. Au final, qu'en a-t-il été ? Et bien....

C'était plutôt bien, mais un peu bizarre quand même. Attention, risque de spoilers à partir de ce point.

Le film commence donc avec le classique « cold opening » cher à la série, dans lequel notre bon vieux 007 pourchasse un dangereux terroriste, ce dernier étant lié à un groupe ayant dérobé la liste des agents infiltrés britanniques (un peu comme dans l'excellent Mission Impossible de Brian De Palma), le tout en compagnie d'une charmante demoiselle. Tandis que la course poursuite se termine sur un train, la demoiselle en question essaiera d’abattre le malandrin, pour au final dégommer Bond, qui fera une magnifique chute d'une dizaine de mètres avant de tomber dans la flotte. Générique. Sans raconter tout le film (quel intérêt, quitte à spoiler, autant spoiler hors de son contexte afin de rendre la chose des plus horribles), disons simplement que la suite de l'intrigue tournera autour d'une menace qui, sous ses airs de destruction des services secrets britanniques, prendra une tournure étrangement personnelle pour sa directrice M, ainsi qu'autour du retour et de la « résurrection » de James Bond. Ce qui est d'ailleurs un des points étranges de ce film.
 
The name's Bond, James Bond, motherfucker!
 


Parce que, depuis « Casino Royale » et l'arrivée de Craig, la série avait été « rebootée », comme on dit dans le jargon. Toute continuité avec les précédents avait disparue, et James Bond était un jeune agent aux talents encore bruts. Sauf qu'ici, James Bond est plus façon Jacques Chirac : vieux, usé, et fatigué. Le film passera un temps certain à nous présenter 007 comme un agent hors du coup ayant perdu la main et devant « ressusciter » afin de devenir un nouveau Bond, plus grand, plus fort, plus blanc que blanc. Et, si le film arrive plus ou moins à justifier cela en utilisant sa période de « mort officielle » (bien que l'on ait un peu l'impression que ça a duré une semaine ou deux, ce qui est peut être un poil court), il est un peu bizarre d'un point de vue chronologique et thématique de passer directement d'un Bond débutant à un Bond au bout du rouleau sans juste milieu ou Bond est.....Bond quoi. Parallèlement à ça, le film prend des gros sous airs de « The Dark Knight » (qui est une référence plutôt assumée du réalisateur, Sam Mendès), avec son sous texte post 11 Septembre à peine dissimulé (bon, ça, à la limite, c'est plutôt logique dans une série d'espionnage) et surtout son méchant, le mystérieux Raoul Silva,, qui semble être un mix entre le Joker de Ledger pour les maniérismes et Alec Trevelyan de Goldeneye pour le passif et les motivations. Et, si j'aime beaucoup « The Dark Knight », je dois avouer que cette tendance à vouloir faire pareil pour tous les blockbusters « intelligents » commence à vaguement me gonfler. Enfin, le personnage est également un bon moyen de délivrer un point de vue relativement nuancé du MI6, de ses méthodes et de son rôle dans le monde moderne. Cela reste superficiel et ne se mouille pas trop (faut bien qu'il y 'ait une suite), mais c'est plus que ce qui étais attendu. J'ajouterais au passage que la révélation de ce qu'était « Skyfall » m'a carrément déçu, surtout que la fameuse scène du trailer avec le psy où ce mot est répété en boucle n'a finalement pas beaucoup de sens.
 
 
Oui, bon ça manque peut être un poil de James Bond Girls... 

Enfin le film se propose réinventer un certain nombre de personnages clés de la saga jusqu'ici absents de ce reboot. Et si la réinvention de Q est plutôt maline (prenant le total contre-pied de l'acteur qui l'aura incarné de « Bons Baisers de Russie » à « Demain ne Meurt Jamais »), et que (SPOILERS à partir d'ici, sérieux je vous aurais prévenu)





Ralph Fiennes en futur M est carrément classe (Judi Dench est malgré tout magistrale et s'offre un ultime tour de piste bien classe) , je suis un poil plus mitigé concernant Monneypenny. J'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt de faire de cette dernière une ex agent de terrain du MI6, à plus forte raison celle qui dégomme James Bond au début du film. Non pas que j'ai quoi que ce soit contre les action girls, mais là c'est quand même totalement gratuit. On parle de la secrétaire de M, dont le plus grand rôle est en général de glousser « hooooo, Jaaames ». Enfin bon, le fait qu'il ne couche pas avec aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
 

...à part elle, bien sur. 

 
 
 

En résumé, ce James Bond aurait été parfait juste après « Le Monde ne Suffit Pas » ou « Meurt un autre Jour ». Ou à la limite après quatre ou cinq films avec Daniel Craig. Là, en troisième, ça fait quand même un peu bizarre. Enfin bon, en tant que film, qu'entité indépendante, il s'agit d'un très bon divertissement que je recommande avec flegme, mais le sentiment y est.


vendredi 16 novembre 2012

Mémoires d'un Gamer: Majora's Mask.

Bon, alors ce coup-ci, voici l'occasion de pénétrer dans mon esprit tordu et nostalgique le temps d'un petit texte afin de se replonger dans une de mes expériences vidéoludiques les plus marquantes:





« Sur la terre d'Hyrule résonne l'écho d'une légende. Cette légende nous conte l'histoire d'un garçon qui, après avoir combattu le Mal et sauvé Hyrule, disparut de ce royaume qui l'avait élevé au rang de légende vivante... »

J'ai toujours été un grand fan des Zelda. J'ai découvert la série avec Ocarina Of Time (qu'à l'époque, j'appelais Zelda 64 comme tout le monde) sur la Nintendo 64 alors que je n'étais pas encore au collège. Ça a été un choc pour moi. C'était......Pour moi, c'était un jeu d'aventure, j'avais l'impression que, si jamais un vrai aventurier avait du exprimer son expérience dans un jeu, cela aurait donné Zelda. L'exploration, les combats à l'épée seul contre des monstres, les objets à récupérer qui servaient à avancer dans la quête, les donjons remplis d'énigmes et de créatures belliqueuses, les quêtes secondaires....j'adorais tout. Aussi, lorsque j'ai appris qu'un deuxième opus allait sortir sur la N64, j'étais surexcité. Une fois le jeu en ma possession, j'ai mis la cartouche dans ma console, prêt à revivre l'expérience épique mais relativement bon enfant du précédent, et.....et je ne m'étais pas préparé à ça, pour tout vous dire.


Mais commençons par le début.
Majora's Mask est la suite directe de Ocarina (et non, ce n'était pas évident, étant donné le passif chaotique de la série en matière de chronologie). Après sa victoire contre le vil Ganondorf, Link l'enfant aventurier part pour une quête aux objectifs mal définis (le jeu parle vaguement d'un ami qu'il recherche, mais on n'en saura guère plus et on s'en fout). Fatigué sur sa jeune jument, inattentif, il tombe dans une embuscade tendu par un mystérieux garçon masqué et ses deux fées. Pris par surprise, il est impuissant devant l'assaut et se fait dérober non seulement son cheval, mais surtout l'Ocarina du Temps, trésor de la Famille Royale Hylienne qui lui avait été remis par la Princesse Zelda dans la préquelle. Pour tout arranger, le garçon masqué, un garnement aux pouvoirs mystérieux nommé Skull Kid, lance une malédiction sur notre jeune héros qui se retrouve transformé en Peste Mojo (petite créature faite de bois qui, malgré quelques compétences parfois utiles, est plutôt du genre pitoyable). Partant à la poursuite du garnement, il rencontre un mystérieux vendeur de masques, qui lui explique que ce dernier lui a dérobé un masque très rare et qu'il aimerait que vous le récupériez pour lui. Par contre, il insiste pour que la tâche soit accomplie en moins de 3 jours. Cela aurait-il un rapport avec cette Lune qui se rapproche de façon inquiétante de la paisible ville de Bourg Clocher?

Le jeu se distingue de ses confrères sur deux grands concepts. Le premier est le temps. Comme vous l'aurez compris, Link a moins de trois jours pour accomplir sa mission, sans quoi la Lune s'écrasera, tuant tout sur son passage. En temps de jeu, trois jours correspondent à une grosse heure . A priori, on est loin de l'aventure épique que cela laissait présager. Oui, sauf que non. Après un premier jeu de trois jours, Link parvient à remettre la main sur son ocarina, et découvre que ce dernier lui permet.....de remonter trois jours plus tôt (il s'agit d'ailleurs de la seule vraie façon de sauvegarder le jeu). A l'instar du film « Un Jour sans Fin », le Héros de la Légende devra revivre en permanence les trois mêmes jours jusqu'à ce qu'il parvienne à sauver la contrée de Termina. Cela a deux conséquences sur le jeu. La première est que le joueur est toujours relativement pressé, et ne perdra pas son temps à admirer le paysage. Ici, il faut accomplir ses objectifs avant la fin du temps imparti, ou c'est le game over. Cela pourrait sembler frustrant, mais la mécanique admirablement huilée du jeu permet au joueur d'avancer petit à petit, puis d'utiliser toutes sortes de raccourcis pour revenir là où il s'était arrêté en un minimum de temps. Bref, du grand art. La deuxième conséquence concerne les PNJ. Il est toujours assez frustrant de se rendre compte que ces derniers n'ont pour ainsi pas de vie propre, et se contentent de rester au même endroit à ne rien faire. En même temps, une telle passivité est plus que compréhensible, tant il est difficile de programmer un comportement crédible pour ces personnages sur le long terme. Majora's mask supprime cette difficulté.... en supprimant le long terme. Après tout, ces personnages ne sont censés exister que pendant 3 jours. Ainsi, chaque personnage a son propre emploi du temps durant cette courte période. Par exemple, le facteur récupère les lettres dans les boites aux lettres vers 10 heures, avant d'effectuer sa livraison en début d'après-midi, après quoi il retourne à son bureau s'entraîner à la « course mentale » (qui constitue d'ailleurs un mini jeu pour notre ami Link).Le jeu utilise cette notion à son paroxysme pendant les quêtes secondaires. Ainsi, l'une d'entre elles demander au joueur de parler à la tenancière de l'auberge en début d'après-midi, après quoi elle vous donne rendez-vous dans son auberge vers 23h, et vous demande de mettre une lettre à la Poste. Après quoi, il faudra suivre le facteur durant sa tournée en début d'après midi du second jour pour découvrir où habite le destinataire de la lettre( c'est une longue histoire). Le tout en portant un masque spécifique.

Car la deuxième particularité du jeu, ce sont les masques. Les porter peut avoir toutes sortes d'effets. Certains d'entre eux vous transforment (en Mojo, en Goron....), d'autres vous donnent des pouvoirs spécifiques (le Masque du Lapin vous fait courir plus vite, le masque de Pierre vous rend tellement inintéressant que vous en devenez invisible...), et d'autres vous permettent simplement d'accéder à certains lieux, ou de faire réagir certaines personnes (certaines quêtes secondaires ne s'activant que si le joueur possède le bon masque). On notera d'ailleurs la séquence de transformation lorsque Link utilise un des masques à cet effet. A peine le masque posé sur son visage que le jeune hylien commence à se convulser, poussant des gémissements de surprise, avant de hurler de douleur tandis que la masque ne fait plus qu'un avec sa peau. Un brin perturbant.
Perturbant est d'ailleurs le bon terme pour définir ce jeu. Derrière son aspect disons, grand public, le jeu utilise chacune des innovations pré-citées pour créer une impression de malaise chez le joueur. Les masques qui vous transforment en créatures cools aux pouvoirs bien utiles? Ils contiennent les âmes de personnes mortes (que Link rencontre juste avant leur mort) et vous permettent d'assumer leur identité, et ce au fruit d'une expérience douloureuse qui finit par ressembler à de la schizophrénie. Au fur et à mesure que les Trois Jours arrivent à leur terme, on sent les habitants de Termina commencer à paniquer à la vue de cette Lune qui n'en finit pas de tomber, et on voit chacun d'entre eux réagir à leur manière (la fuite, le déni, la terreur...). D'ailleurs, lorsque vous accomplissez une quête secondaire (ou même venez en aide aux personnages liés à la quête principale), profitez bien de ces cinq minutes de bonheur et de reconnaissance de la part du PNJ, parce qu'à la première sauvegarde, il aura oublié jusqu'à votre existence. Par contre, osez échouez la quête des voleurs de vaches extraterrestres (oui, bon, ca fait sens dans le contexte.....si on veut), et vous pourrez revenir à la ferme le Troisième jour pour admirer la charmant petite Romani, 12 ans, lobotomisée par les extraterrestres pour avoir essayé de s'opposer à eux. Croyez-moi, vous serez content de sauvegarder pour avoir ne serait-ce qu'une chance de lui épargner ça. Et tout ceci n'est qu'un petit extrait des situations auquel sera confronté le jeune Link, 12 ans lui aussi. Au final, le joueur devient une sorte de démiurge capable de plier le temps à sa guise, mais paradoxalement, jamais il n'aura eu un tel sentiment d'impuissance dans un Zelda, spectateur malgré lui d'un monde qui tombe en ruines encore et encore. Quel sentiment envahit le joueur lorsqu'il croise Anju, jeune future mariée recherchant son petit ami disparu, sachant qu'il pourrait lui venir en aide, qu'il lui est déjà venu en aide, mais ne lui viendra pas en aide cette fois-ci? Qui sait?
Bref, ce jeu est un véritable OVNI vidéoludique, une expérience qui m'aura profondément marqué, et probablement mon jeu préféré de tous les temps. Bien sur, il est loin d'être sans défauts (4 donjons seulement, des graphismes trop semblables à son prédécesseur....), mais il est tellement inoubliable que je ne peux que le conseiller à tous ceux qui n'ont jamais eu le privilège de s'aventurer dans les mystérieuses terres de Termina.

« Ton visage....A quoi ressemble-t-il? Je me demande...le visage sous ton masque.....Est-ce que c'est.....ton vrai visage? »

http://www.youtube.com/watch?v=VzgH57VW-l4&feature=bf_prev&list=PLBCF52BC128550893